La finance se libère de ses entraves

À quoi servent vraiment les régulateurs financiers ? Dans un premier temps, ils ont réglementé la finance bancaire et négligé la finance de l’ombre. On en comprend pourtant l’importance quand Bruxelles accorde sans tarder, en cas d’absence d’accord global, un régime d’équivalence aux chambres de compensation britanniques des produits dérivés. Puis les mêmes ont commencé à défaire par touches successives ce qu’ils avaient construit.

Après la sarabande du risque, celle des prix

L’accès aux données, cet or noir destiné à remplacer le pétrole (et au-delà), à un prix, mais lequel ? Pour le commun des mortels, le prix de ses données est gratuit en compensation de l’accès à des services qui ne sont pas facturés (pourtant financés par la publicité et le sponsoring). Le monde financier est pour sa part partagé, les intérêts des producteurs et des consommateurs de données financières s’opposant. Une contradiction au sein du peuple des affaires, en quelque sorte.

Comment franchir le mur de la dette

« Nous voulons tous un retour à la normale, mais ce ne sera le cas que lorsque les gens sentiront qu’ils pourront reprendre toutes leurs activités », a déclaré Jerome Powell pour qui la reprise de l’économie américaine va être longue, car les activités ne reprennent que progressivement et le chômage est très élevé en raison de destructions d’emplois qui ne sont pas provisoires. Mais il ne modifie pas ses prévisions de croissance à long terme, sans chercher à comprendre plus avant l’ampleur et les causes du sérieux problème que rencontre l’économie américaine.

La réinitialisation du capitalisme, une trouvaille

Le temps est venu d’une « grande réinitialisation du capitalisme » proclame Klaus Schwab qui se défend de tout « rêve impossible » tout en énonçant un programme chimérique. On aurait envie de lui dire chiche, comme s’il suffisait de pousser un bouton ! D’année en année, le fondateur du Forum de Davos nous a habitués aux envolées sans lendemain, son fonds de commerce. Dans la foulée, de grandes entreprises américaines soucieuses de leur image de marque affichent des convictions anti-racistes, mais l’on est accoutumé à s’interroger sur leurs concrétisations.

À la recherche du temps perdu

L’équation financière est ainsi faite qu’il est bien souvent plus aisé de chiffrer les besoins de financement que d’y répondre. Illustrant cette fâcheuse constatation, les dirigeants européens vont devoir à la fois boucler leur budget pluri-annuel et dégager le financement des investissements des programmes de transition écologique et technologique. Mais comment y parvenir sans toucher à des contraintes budgétaires qu’ils ont mis moins de temps à adopter qu’ils vont en mettre pour les retoucher ?